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COUP DE CŒUR : Frankenweenie, morts et remords

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Après un Alice au Pays des Merveilles fadasse et un Dark Shadows où Johnny Depp tournait en roue libre, on comptait plus que tout sur Frankenweenie pour nous rassurer sur l’état de santé artistique de Tim Burton. Ce film animé redonnant vie à une des premières œuvres du réalisateur échevelé allait-il finir par nous convaincre que Burton n’avait pas perdu la main ? C’est peut-être justement en revenant aux sources que le cinéaste gothique a réussi ce tour-de-force impeccable et incroyablement attachant. Oubliez cette ignominie de Paranormal Activity 26, le vrai film d’Halloween est ici…

Après la mort soudaine de Sparky, son chien adoré, le jeune Victor fait appel au pouvoir de la science afin de ramener à la vie celui qui était aussi son meilleur ami. Il lui apporte au passage quelques modifications de son cru… Victor va tenter de cacher la créature qu’il a fabriquée mais lorsque Sparky s’échappe, ses copains de classe, ses professeurs et la ville tout entière vont apprendre que vouloir mettre la vie en laisse peut avoir quelques monstrueuses conséquences…

Un film en stop-motion, en noir et blanc et en 3D ? Il n’y a définitivement que Burton pour tenter ça. Allier la méthode d’animation la plus compliquée techniquement avec une absence de couleurs que d’aucun jugeront dépassé et utiliser le dernier procédé cinématographique à la mode, c’est en apparence un grand n’importe quoi, mais après visionnage, la cohérence de l’ensemble ne fait plus de doute. Si le stop-motion fait sens dans la filmographie du réalisateur, le noir et blanc l’est encore plus. Si, d’un côté, Burton aime les déluges colorés (Charlie et la Chocolaterie, Big Fish, Mars Attacks!), il est tout aussi à l’aise dans les nuances de gris et, comme pour son chef-d’œuvre Ed Wood, utilise le noir et blanc comme un hommage. Dans cette Amérique banlieusarde anachronique et un tantinet rétrograde, Frankenweenie est un cri d’amour à ce cinéma que Burton aimait et dévorait dans ses jeunes années. Un cinéma fait de bouts-de-ficelle attachants et de monstres kitschs, à la fois drôles et terrifiants.

Mais Frankenweenie est avant tout une histoire d’amitié simple et sincère. Celle d’un jeune garçon et de son chien. En dessinant aussi bien les contours de Victor et Sparky, Burton et ses scénaristes ont donné vie à deux personnages qui sont tout aussi passionnants ensemble que séparément. La mécanique est bien huilée et l’expérience fonctionne parfaitement, le film sachant ajouter à son duo principal des seconds rôles aussi fêlés qu’uniques qui peuplent un univers tellement normal qu’il en devient plus flippant que les expériences de Victor ou les créatures horrifiques de ses petits camarades. La recette est connue, c’est celle d’Edward aux Mains d’Argent et d’une grosse partie de la filmographie de Burton, mais comme le gâteau au chocolat de mamie, c’est parce que c’est chaque fois le même qu’on le déguste chaque fois avec plaisir. Techniquement parfait, tourné avec une 3D qui ne sonne pas comme un gadget mais comme une façon de donner une vraie profondeur aux images, Frankenweenie est un petit bijou formellement et fondamentalement magique, un joyeux délire d’une heure et demi qui se savoure comme un vrai morceau de cinéma sans colorant ni conservateur.

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